13 février 2012

24 ou 36 Mpix...il y a-t-il une limite ? Et un joker...

Conversion de focale recadrage x1,2 (25 Mpix) sur le D800


La sortie du Nikon D800 a entraîné un déferlement de commentaires souvent peu favorables sur les forums, sur le thème " 36 Mpix cela ne sert à rien, restons en à 24 Mpix". Ces protestations sont peu rationnelles, car il faudrait plutôt dire que çà ne sert à rien pour son propre usage, par exemple si on est reporter dans la presse quotidienne régionale, ou qu'on regarde toutes ses photos sur écran ou video projecteur full HD (2 Mpix seulement), ou que l'on imprime ses images sur des livres photo au format A4. Même si en théorie 6 Mpix suffiraient à tous ces usages, comme plus personne ne vend d'appareils photos de moins de 12 Mpix tout le monde a bien été forcé de suivre !

Quand Nikon a sorti le D3x de 24 Mpix le même débat avait agité les forums, qui étaient pourtant conscients depuis la sortie du Sony Alpha 900 que l'on pouvait aller chercher des détails visibles à l'écran mais...pas à l'oeil sur un tirage...avec une telle définition :

http://www.pictchallenge-archives.net/TESTNUM/Alpha900_1.html


Une comparaison de crops pour tirages A2 et A3 (c'est à dire que si vous imprimez les fichiers à votre disposition sur le site en format A4 haute qualité, vous verrez les détails à la même taille que si vous aviez entre les mains des tirages A3 et A4) est toujours disponible dans mes archives de tests:

http://www.pictchallenge-archives.net/TESTNUM/D3X_lenses.html

Cette comparaison permettait de voir qu'à 100 % écran la qualité du fichier du D3x était bien supérieure à celle du D3 pour le format A2, mais sur un tirage papier il faut vraiment regarder de très près pour voir une différence.

Il est évident cependant que celui qui a décidé que désormais ses tirages d'exposition seraient plutôt en format A2 a intérêt, surtout s'il veut recadrer un peu, à être à l'aise question définition.
Qu'apporte le D800 par rapport à un 24 Mpix ? Son format d'image à qualité optimale est de 49 x 74 cm...disons le format photo 50 x 75 cm et restons en là ;o)...contre un 40 x 60 cm pour un D3x ou un Nex 7, mais si l'amateur regarde de loin les images même en 60 x 90 cm je doute qu'il ne voie une différence.

Par contre, fait ignoré de beaucoup, tous les graphistes de la pub et de l'illustration haut de gamme ont l'habitude de recadrer (le fait que cela bouscule le droit moral du photographe est une autre histoire) et ils vont donc être très heureux de disposer de 50% de pixels en plus. Mais si l'amateur n'a pas besoin de pixels en plus, car il n'a pas d'imprimante A1 (et les imprimantes A2 sont assez rares chez soi, mais souvent en service dans les grands clubs photo). Eh bien le Nikon D800 propose un joker passé jusqu'à maintenant un peu inaperçu !

Il permet en effet de choisir plusieurs options de cadrage (en RAW et JPEG) outre le cadrage homothétique au célèbre 4 x 5 inches avec un crop 24 x 30 mm de 30 Mpix et le classique recadrage DX de 15,3 Mpix (activation automatique possible avec un objectif DX) il innove avec un facteur de recadrage de x 1,2 avec une homothétie classique au 24 x 36 avec un crop de 20 x 30 mm pour une définition de 25 Mpix.

Ce choix un peu déroutant de premier abord (en fait, le 14-24 mm devient un 17-28 mm, et le 24 x 70 mm un 28 x85 mm virtuel) permet certainement un compromis très qualitatif: d'abord les 25 Mpix seront la plupart des cas suffisants pour des tirages même un peu plus grands que A2, (beaucoup plus grands si on ne les regarde pas de tout près) mais encore les petits défauts que nous connaissons tous sur les angles et les bords verticaux des optiques quand le pouvoir séparateur du capteur augmente seront en dehors du champ cadré. Cerise sur le gâteau, avec l'affichage d'un cadre x 1,2 dans le viseur on retrouvera un peu de la "doctrine Leica" avec une vue sur le sujet un peu plus grande que le cadre, permettant de voir ses déplacements un peu en dehors du champ et d'ajuster au mieux son cadrage.

08 février 2012

Nouvelles optiques Canon



Canon vient de présenter trois nouveaux objectifs, et cette annonce laisse un minimum perplexe, du fait de la grosse hausse de prix du classique et indémodable 24-70 mm f/2,8. La version précédente, que j'ai pu tester à de nombreuses reprises sur plusieurs boîtiers de la marque, donnait des performances irréprochables dès lors qu'elle n'était pas affecté de petits défauts de centrage des groupes optiques, souvent dus à des usures de guides autofocus. Donc une nouvelle fabrication remédiant à ce défaut est une bonne chose, mais le fait que la formule optique ait été modifiée et que Canon annonce des performances supérieures laisse plutôt imaginer que la marque pourrait suivre le chemin du Nikon D800 avec un appareil de définition nettement plus haute que celle du 5D Mark II...d'où la production d'un standard de meilleur niveau encore.


Par contre, et même si ce sont des grandes premières, la sortie des fixes f/2,8 stabilisés de 24 et 28 mm semble faire un peu doublon avec ce zoom, la version précédente étant parfaitement au niveau des anciens 24 et 28 mm de même ouverture. Un gros plus pour le reportage en très faible lumière (sur des sujets peu remuants, quand même, vu que la stabilisation ne peut rien contre le mouvement du sujet) serait sans doute que ce type d'optique ouvre plutôt à f/2.


Sigma SD1 Merrill et deux nouveaux compacts


Sigma annonce ce jour la sortie d'un nouveau capteur Foveon tri couche (x 3 couches de 15 Mpix) baptisé "Merrill" du nom de son inventeur, décédé en 2008. Cette version équipe les compacts DP1 et DP2 mais aussi le reflex SD1 dont le prix est modifié de manière spectaculaire: alors que sa version initiale avait été annoncée à plus de 6.000 €, le nouveau SD1 Merrill sera proposé à 2.000 €. Les clients qui avaient payé le SD1 de version précédente au prix fort se verront proposer un programme de compensation sous forme d'acquisition de produits Sigma, ce programme sera précisé ultérieurement.

Olympus OM-D EM5 : merci pour le viseur



Le nouvel Olympus se situe dans la lignée des hybrides, mais il reprend le look de l'ancienne et légendaire série des argentiques OM et une construction résistante à la pluie en magnesium. Simplement le capot du prisme ne dissimule plus...un prisme...mais un viseur électronique à hauteur d'oeil ! L'ergonomie est très soignée avec deux molettes et l'écran arrière bascule pour faciliter les prises de vues vidéo. De nombreux accessoires (flashes) et une gamme optique conséquente permettra d'exploiter au mieux le capteur de 16 Mpix au format 4.3.

http://www.lemondedelaphoto.com/Olympus-OM-D-E-M5-de-la,6535.html




07 février 2012

Nikon D800, précisions supplémentaires


Ce jour au cours de la présentation officielle France j'ai pu prendre en main le D800, hélas sans pouvoir encore "passer une carte", pour cause de firmware provisoire. Mais on peut déjà se faire une idée assez exacte de la haute qualité de construction et de l'ergonomie, très proche de celle du D7000 pour la commande de l'autofocus, et de celle des boîtiers pro pour le choix des modes, ISO, réglages avancés, etc.

Le viseur équivaut à celui de mon D3, avec plus de réglages de groupes de capteurs (notamment une ligne dédiée aux objectifs ouverts à f/8) et le déclenchement est aussi rapide...mais également aussi bruyant me semble-t-il. Evidemment comme la cadence est plus lente en continu l'ensemble est un peu plus discret, mais pas de beaucoup. Par contre l'appareil est plus léger et compact, tout en donnant une très bonne impression de densité dans la main.

Les avancées les plus spectaculaires concernent la vidéo avec mise au point continue améliorée par rapport aux reflex actuels, et deux cadrages FX (un peu moins large en fait, merci pour les bords des objectifs un peu anciens) et DX, idéal pour utiliser les objectifs de cinéma à la norme super 35. Le full HD sera de qualité professionnelle en sortie sans compression par la prise HDMI, comme sur une caméra 4 fois plus chère (ou plus). Le super crop x 2.7 reste réservé au D4. Les paysagistes apprécieront le niveau d'horizontalité sur deux axes (avant arrière/droite gauche) visible tant dans le viseur que sur l'écran arrière.

Il est évidemment prématuré de juger de la qualité d'image sans pouvoir exploiter de fichiers NEF, mais le JPEG boîtier en réduction du bruit normale semble donner des résultats très convaincants (en vision loupe sur l'écran arrière) à 3200 ISO et encore très exploitables en usage magazine à 6400 ISO...cela reste néanmoins à confirmer par un vrai essai. Il est vraisemblable qu'il sera opportun de se limiter à l'A2 à 3200 et à l'A3 à 6400, mais que les NEF traités par un logiciel de course feront mieux !

Reste un vrai point d'interrogation sur la version D800E sans filtre anti-aliasing, car les exemples actuels publiés par l'usine Nikon elle-même semblent assez peu encourageants ( http://imaging.nikon.com/lineup/dslr/d800/features01.htm).

Certes, il existe des logiciels qui font merveille pour combattre le moiré, mais s'atteler à cette tâche sur tout un reportage, ou pire encore, sur chaque image d'une vidéo, peut inciter à se limiter à la version de base...espérons qu'à l'instar d'autres marques comme Leica avec le S2 Nikon intégrera une correction interne au boîtier pour les JPEG et les MOV !

Prix public annoncé par Nikon France ce jour:
D800 = 2899 €
D800E (avec NX) = 3199 €

Nikon D800, le besoin ou le désir ?


Cela fait si longtemps que j'écris qu'une définition de 12 Mpix peut satisfaire à la plupart des besoins de l'amateur habitué au format 24×36 argentique que cela me fait un choc de me dire que mon prochain boîtier pour la photo...courante...sera un 36 Mpix ! Nikon présente ce jour le nec plus ultra en matière de haute définition en 24 x 36 avec un appareil compact (un peu comme le FE avait surpris quand on était habitué au F2) doté d'un CMOS dont le format d'image natif à 254 dpi va être le 50×75 cm et le format usuel le 60×90 cm !

Une telle définition correspond en fait à un capteur DX de 15 Mpix environ et recadredra ainsi en ce mode...et nous sommes habitués à cette densité de pixels et à la nécessité d'optiques performantes pour ce type de capteur depuis le D7000, nul doute que les optiques pro et AFS récentes ouvertes à f/1,4 et f/1,8 sauront rendre des services, de même que le trio de zooms pros f/2,8.

L'appareil est doté également d'un léger mode crop correspondant à la définition du D3x (24 Mpix) avec un coefficient de recadrage x 1,2 (le 300 mm cadre comme un 360 mm) qui pourra permettre même de sortir du champ les angles de certains objectifs qui vont avoir du mal en pleine définition, notamment les grands angles un peu anciens.

La vidéo et l'autofocus sont du plus haut niveau de performance connu chez Nikon, en reprenant des caractéristiques du D4 comme la sortie non compressée pour une qualité full HD digne des caméras professionnelles et la capacité de faire la mise au point avec un objectif ouvert à f/8 seulement, typiquement un 500 f/4 avec doubleur pour la chasse photo !

L'appareil présente deux points faibles pour le reporter d'action qui lui préférera toujours le D4, sa cadence de prise de vue à 4 images seconde seulement en standard, et sa sensibilité de base de 100 à 6400 ISO (upgradable à 25600)...là il s'agit bien de besoin que couvrira le D4 !

Cependant pour le reportage de base le D800 est construit avec un haut standard de qualité avec une coque en magnesium (le D7000 a une face avant en matière synthétique), un viseur optique couvrant 100% de l'image, un petit flash d'appoint i-TTL, etc.

Alors il va surpasser de beaucoup les besoins courants en portrait, paysage, voyage...mais (surtout dans sa version D800E à filtre sans anti aliasing pour une netteté maximale) on peut sérieusement se demander si en studio, mode, publicité...il ne va pas aller interpeller sérieusement des appareils de définition comparables en moyen format pas si éloigné du 24×36 comme le 30×45 Leica ou les 33×44 Pentax et Hasselblad...seul un essai nous le dira mais il va être passionnant.

En attendant, et même si ce n'est absolument pas raisonnable, le désir de se promener à l'écran dans l'image pour voir les plus fins détails qu'un 12 Mpix ne peut discerner (et qu'on ne verra guère dans un magazine de format A4 !) va gagner beaucoup de terrain, comme il a déjà subjugué ceux qui ont eu la chance de pouvoir acheter les moyens formats cités plus haut, ou de les essayer en rêvant !

http://www.nikon.fr/fr_FR/product/digital-cameras/slr/professional/d800e

http://www.lemondedelaphoto.com/Nikon-dedouble-le-reflex-plein,6539.html

02 février 2012

Hybrides sans viseur, le salut ?



On ne me fera pas changer d'avis sur les appareils sans viseur, mais il serait incorrect de cacher a lecteur qu'il existe une solution, certes pas toujours de design élégant ni aussi compact qu'un viseur électronique à hauteur d'oeil tel que celui d'un NEX-7, mais qui peut permettre de tenir l'appareil autrement que bras tendus tout en n'étant pas ébloui par le soleil.

Il s'agit des viseurs prévus à l'origine pour la vidéo par de nombreux accessoiristes (je cite celui qui est ci-dessus pour son prix diaboliquement bas, mais je ne ne peux le conseiller les yeux fermés car je ne l'ai pas essayé hélas, mais s'il se monte sur Pentax K7 il ira aussi sur un K-01) et qui selon les options comportent un capuchon faisant l'obscurité, une loupe, et si possible (à mon avis c'est quasi indispensable !à) un réglage dioptrique.

Paradoxalement le fait que ce type de viseur fait l'épaisseur d'un boîtier reflex en rendrait la prise en main plus aisée sur un appareil épais comme le Pentax K-01 que sur un tout petit appareil comme un Nikon J1 par exemple. L'oeilleton (en général pivotant pour choisir l'oeil droit ou le gauche) permet un appui solide sur le front du photographe, la main droite tenant fermement la poignée de l'appareil à une douzaine de centimètres du visage et pas bras tendus) et la gauche tenant l'objectif. Il existe des modèles assez perfectionnés et modulaires comme les Reidl (à droite chez : http://www.reidlimaging.com/hmcinema.htm) et on trouve aussi divers modèles chez les spécialistes de la vidéo ou en vente en ligne.


Et le viseur, alors ? Pentax K-01


Pentax vient à son tour aux hybrides en "décoiffant" son K5 qui se trouve amputé de son miroir reflex et de son viseur, et recarossé par un designer connu, Marc Newson, qui signe son oeuvre à côté de la trappe de la batterie ! Alors que tout le monde se lance dans les boîtiers extra plats, le Pentax K-01 conserve une épaisseur identique à celle des autres appareils série K à visée reflex, ce qui offre une compatibilité totale avec tous les objectifs actuels. Evidemment, l'encombrement est plus important que celui d'un Samsung ou d'un Sony NEX avec un capteur APS de même taille.

Le design suscite des polémiques, moi je le trouve assez original et sympathique...mais bien entendu des goûts et des couleurs on peut discuter. Par contre je regrette fortement (et mes lecteurs savent bien qu'à ce sujet je n'ai aucun sectarisme de marque, tout le monde aurait droit au blâme) l'abscence de toute prise pour un viseur électronique optionnel à hauteur d'oeil, alors que l'argument que les jeunes n'aiment pas viser comme çà sera de peu de poids en safari en plein soleil avec un 300 mm, par exemple ! Sans doute les études datent elles de l'épidémie marketing "yeah, la fin du viseur !" qui a culminé avec les premiers Olympus et Sony hybrides, mais désormais tout appareil hybride haut de gamme a une prise pour un viseur optionnel. Et Ricoh, la nouvelle maison mère, en livre un de bonne qualité avec son GXR, mais même avecc des compacts moins ambitieux...Alors, pas pensé ou pensé trop tard pour mettre le bon circuit électronique et la prise pour le viseur Ricoh ?


Dommage, alors que les composants de base du K5 garantissement une qualité d'image superlative...




http://www.pentax.fr/fr/news/1622/Photo-Actualites.php