Nikon a présenté ce jour le successeur du D3s avec le D4 dont l'ergonomie est améliorée et revisitée et qui est le premier modèle pro à incorporer des caractéristiques vidéo avancées, avec la full-HD et un autofocus actif pendant le tournage, à la meilleure qualité d'image possible en 30, 25 ou 24 images seconde (norme TV US, Europe et norme cinéma). Le son peut être ajusté à l'enregistrement, comme tous les paramètres de prises de vue. Cette vidéo est d'ailleurs cropable par x2,7, comme celle des...Nikon série1...pour le sport et la chasse photo.
La partie photo comporte un capteur CMOS FX 24 x 36 de 16,2 Mpix (cropable en DX à 6,7 Mpix) offrant les sensibilités de 50 à 204 800 ISO, l'amplification analogique couvrant les plages de 100 à 12 800 ISO. La mesure de lumière s'appuie sur un capteur couleur de 91 000 pixels. L'autofocus est confié au classique module à 51 collimateurs (dont 15 en croix) amélioré par le fait que 11 collimateurs peuvent couvrir l'ouverture de f/8 c'est à dire un gros tromblon f/4 avec le doubleur TC20III...performance que n'offre pas la concurrence Canon 1Dx.
Par contre cette concurrence s'est alignée, avec son capteur de 18 Mpix, sur la "norme agence" qui pèse de plus en plus sur les photographes d'illustration, c'est à dire sur l'exigence de fournir à certains diffuseurs d'illustrations des photos au moins de format A3 à 300 dpi de résolution...soit 18 Mpix justement ! De ce fait, les possesseurs de D3s (dont les 12 Mpix font en réalité largement face aux besoins d'un agrandissement A2 !) doivent interpoler leurs photos à 18 Mpix pour certains clients, et ceux du D4 devront continuer à le faire, alors que les possesseurs de Canon 7D, Leica M9, Canon 1Dx...et bien entendu Nikon D3x ou appareil moyen format peuvent livrer leurs fichiers bruts.
Certes, un chef d'Etat lynché par la foule et pris avec un vieux D1 (à défaut d'un téléphone disponible) se vendra plus vite et plus cher qu'un paysage de Beauce en hiver à l'Hasselblad, mais on peut regretter quand même qu'en revisitant toutes les caractéristiques de son flag ship Nikon n'ait pas tenu compte d'une contrainte de marché que nous désapprouvons mais dont on ne peut ignorer l'existence, même si il est absolument impossible de distinguer un 16 Mpix d'un 18 Mpix sur la double d'un Geo !
En tout état de cause, et pour des raisons évidentes de comparabilité, notre prochain e_book (sortie à l'été) sur le D4 et ses objectifs suivra la même norme que l'ouvrage consacré au D3s, c'est à dire interpolation des NEF à 20 Mpix (A3+ à 300 dpi) avant mesure du piqué, ce qui donne au lecteur une garantie qu'il peut être certain de l'objectif choisi par rapport à des contraintes professionnelles.
La première prise en main par mon collègue Laurent Katz:
http://www.lemondedelaphoto.com/Nikon-D4-la-saga-continue,6407.html
La fiche de Nikon France :
http://www.nikon.fr/fr_FR/product/digital-cameras/slr/professional/d4